[ Dossier ] De l'origine des espèces

AFP ce jour.

WASHINGTON (Reuters) - L'Académie nationale des sciences américaine a publié jeudi une défense vigoureuse de l'évolution comme principe fondateur de la biologie moderne et prôné qu'elle soit enseignée dans les classes scientifiques des écoles publiques, contrairement au créationnisme.


L'institution, qui conseille le gouvernement sur les questions de science, de nature et de technologie, relève la persistance de remises en cause de l'enseignement de l'évolution, une théorie régulièrement attaquée aux états-Unis par les franges religieuses conservatrices.

Le créationnisme, inspiré de la Bible et relié à l'idée de "conception intelligente", n'est pas une science et ne devrait pas être enseigné dans les classes scientifiques, estime l'Académie dans son rapport.

"Nous avons besoin de citoyens qui soient formés à la vraie science", estime Barbara Schall, biologiste et vice-présidente de l'Académie des sciences.

L'évolution désigne la transformation des espèces vivantes au cours des siècles par des mutations génétiques. L'académie souligne que cette théorie peut être pleinement compatible avec la foi religieuse.

"La science et la religion sont deux manières différentes d'appréhender le monde. Les placer inutilement en opposition réduit le potentiel de chacune à contribuer à un avenir meilleur", explique-t-elle.

CONFUSION

Enseigner les idées créationnistes en classe scientifique entretient la confusion entre ce qui relève et ce qui ne relève pas de la science, ajoute l'académie dans ce rapport qui met à jour des contributions publiées en 1984 et 1999 et a été rédigé par un comité présidé par le professeur de biologie Francisco Ayala, de l'Université de Californie-Irvine.

Les auteurs mettent en relief l'importance de la biologie évolutionniste dans la compréhension, par exemple, de certaines maladies infectieuses émergentes. Ils rappellent la découverte, rendue publique en 2006, des restes de Tiktaalik, une créature décrite comme un lien entre le poisson et les premiers animaux vertébrés qui sont sortis de l'eau il y a 375 millions d'années.

Le président George Bush a estimé en 2005 que les étudiants américains devaient apprendre "la conception intelligente" au même titre que l'évolution, comme théories concurrentes. "Une partie de l'éducation consiste à présenter aux gens différentes écoles de pensée", avait argué le chef de la Maison blanche.

Les défenseurs de la "conception intelligente", dont des scientifiques qui restent très minoritaires, estiment que certaines structures biologiques sont si complexes qu'elles ne peuvent être apparues par un simple processus naturel.

Selon un sondage Gallup paru en 2006, près de la moitié des Américains pense que les humains n'ont pas évolué mais ont été, dans leur présente forme, créés par Dieu au cours des 10.000 dernières années.

Un magistrat de Dover, en Pennsylvanie, a estimé en 2005 que l'enseignement de la "conception intelligente" violait la Constitution des états-Unis, qui exige la séparation des églises et de l'état.

Version française Jean-Stéphane Brosse

		Citation : "La science et la religion sont deux manières différentes d'appréhender le monde. Les placer inutilement en opposition réduit le potentiel de chacune à contribuer à un avenir meilleur", explique-t-elle.

C'est qu'est ce que j'dis!

Mouais...
De là à laisser les conceptions religieuses phagocyter le champ de la science...
Et puis franchement, on peut très bien avoir une éthique sans avoir une religion... sans pour autant opposer l'une et l'autre...

tiens , j'ai hésité à le poster , ce lien .
Ceci dit je suis d'accord . Il n'y a pas à les opposer , ni à phagociter .
La théorie de l'evolution , en sciences naturelles .
Les autres en cours de catho ou de cathéchisme, ou de [ insérer ici la formule qui va bien ] .
Là d'où je viens , ca se fait .

En ce qui concerne Darwin, il me semble que l'objet de sa théorie au départ était d'affirmer que l'évolution était la conséquence de la sélection naturelle. C'est à dire pour simplifier, la survie du plus apte. S'il me semble difficile de remettre en cause la sélection naturelle, son extension à l'évolution est le point où toutes les passions se déchaînent. Comme souvent dans ce genre de cas, l'on oppose la foi et la connaissance, la croyance et le savoir. Deux domaines qui sont forcèment antagonistes.

Il ne faut pas oublier non plus que la théorie de l'évolution n'est rien d'autre que ce nom sous-entend: une théorie. Ce n'est pas une vérité absolue comme peut l'être la rotondité de la Terre par exemple. Bien entendu le débat soulève de nombreuses questions morales, sociales et philosophiques, et il faut faire remarquer que les deux camps ont bien du mal à apporter des éléments concluants et indiscutables.

Pour en revenir sur le sujet du dossier, il faudrait savoir ce que l'on entend exactement par théorie de l'évolution comme il est stipulé dans le message d'introduction du post. S'agit-il seulement de la perception des auteurs de SF par rapport à l'évolution darwinienne appliquée à notre chère Terre, ou s'agit-il d'évolution au sens large, dans l'absolu ? Autant le premier point est assez limité, autant le second ouvre des horizons quasi infinis, au travers du thème des mutations et des mondes lointains.

		Citation : En ce qui concerne Darwin, il me semble que l'objet de sa théorie au départ était d'affirmer que l'évolution était la conséquence de la sélection naturelle. C'est à dire pour simplifier, la survie du plus apte. S'il me semble difficile de remettre en cause la sélection naturelle, son extension à l'évolution est le point où toutes les passions se déchaînent.

. C'est en fait une selection "sexuelle ", et pour parodier sa formule , la reproduction du plus apte ... à se reproduire . Ce qui dans beaucoup de cas va à l'encontre de l'impératif de survie pour l'individu..

Mais à l'époque , sans connaître les principes de la génétique , ses intuitions étaient quand même assez géniales .

Justement, c'est ce que je lisais dans Engins de Création de K. Eric Drexler l'autre jour : les gènes n'ont pas d'autres fonctions que de se reproduire et si elles s'assemblent de manière toujours plus complexe, c'est uniquement dans ce but, à travers l'expérimentation et des tests successifs qui laissent sur le carreau les moins aptes à transmettre leurs caractéristiques

Là où on bascule dans une sorte de métaphysique (c'est peut-être le terme que voulait employer Franz...) par contre, c'est à propos des mèmes, "version" intangible (donc métaphysique d'un certain point de vue...) des gènes

c'est une vision très "Dawkinienne" de l'évolution , ou l'individu ( l'animal , etc , au choix) n'est qu'un simple vecteur d'une lutte des gènes .
C'est une théorie un peu extrême ( l'autre extrême étant la théorie de "group selection" , pas plus étayée jusque là d'ailleurs ) intéressante , mais qui reste controversée .

		Citation : De là à laisser les conceptions religieuses phagocyter le champ de la science... Et puis franchement, on peut très bien avoir une éthique sans avoir une religion... sans pour autant opposer l'une et l'autre...

De l'urgence d'enseigner Spinoza dans toutes les écoles !!!

Je ne pense pas que l'évolution soit vraiment une question métaphysique, car s'il faut bien séparer la science et la religion, il faut également séparer la philosophie et la science (sauf l'épistémologie et la logique).
La métaphysique est plus du ressort de la philosophie et de la religion. Schopenhauer a fait des réflexions passionnantes à ce sujet dans le premier texte de Sur la religion (en poche chez Flammarion).

Oh ! La ! La ! Bon courage à ceux qui réaliseront ce dossier !
A sujet monumental, travail monumental. :-]

Bon, je ne fais que passer rapidement et bien que n’ayant pas lu tout le fil, j’ose un petit conseil : n’oubliez pas Teilhard de Chardin, hein, parce que le monsieur vaut le détour. Et dans la foulée, don’t forget Jean-Michel Truong avec Le successeur de pierre (roman) et Totalement inhumaine (essai).

Sur ce, je vais déjeuner.